Cameroun - Euphrasie Mbamba, star montante du «bean to bar»
Originaire du Cameroun, Euphrasie Mbamba est la fondatrice de Sigōji, une chocolaterie artisanale spécialisée dans le chocolat de luxe qui compte deux boutiques à Ciney et Rochefort (Région wallonne dans la province de Namur) en Belgique. Sigōji produit 8 tonnes de chocolat par an et a créé six emplois.
Ressources : En quatre ans d’existence, vous avez reçu plusieurs prix. Qu’est-ce qui fait la particularité des chocolats Sigōji ?
Euphrasie Mbamba : Sigōji a effectivement obtenu plusieurs prix, dont celui du meilleur artisan en 2017, et l’un des plus courus : « Meilleur Chocolatier 2019, Wallonie-Luxembourg », décerné par Gault et Millau.
La particularité des chocolats Sigōji, c’est le métissage des cultures, des goûts et de la philosophie. Par le biais de ces chocolats, je plonge les clients dans mon enfance et leur raconte mon histoire à travers des goûts qu’ils connaissent.
R. : Vos chocolats sont fabriqués à partir des fèves de cacao en provenance du Cameroun et de Madagascar notamment. Pourquoi ce choix ?
E. M. : Le Cameroun était une évidence. C’est mon pays natal et les plantations familiales étant à l’abandon, il fallait en faire quelque chose.
Madagascar est le fruit d’une rencontre et je suis tombée amoureuse de cette fève, la casse claire. J’ai récemment goûté la fève du Congo : pas mal du tout ! Ce sera la prochaine étape.
R. : Quelles sont les particularités des fèves africaines par rapport à celles d’autres régions du monde ?
E. M. : J’en suis encore à mes balbutiements et ne connais pas toutes les fèves d’Afrique. Contrairement aux idées reçues, les fèves peuvent différer d’une région, d’une terre ou d’un pays à l’autre. Les fèves issues de ma plantation ont un goût légèrement fruité et boisé et celles de Madagascar, notamment de la plantation à partir de laquelle je travaille, un goût acidulé. Beaucoup de critères rentrent en compte et le sol est l’un des premiers.